Minima sociaux : un net reflux du nombre d’allocataires en 2021 après la forte hausse de 2020

Paru le 30/11/2022

Comme chaque année, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie sur l’espace Open data de son site internet les données actualisées sur les effectifs nationaux et départementaux d’allocataires de la prime d’activité et de chacun des minima sociaux. Elle actualise aussi les séries historiques sur les dépenses par minimum social, ainsi que les barèmes de ces prestations et les effectifs de la population couverte par certaines de ces prestations. Cette édition intègre les données de l’année 2021. Elle complète ainsi le tableau de suivi mensuel des prestations de solidarité pendant la crise sanitaire, qui fournit des données plus récentes mais pour certains minima sociaux seulement et avec moins d’informations par minimum social. La DREES publie en parallèle ce jour l’édition de novembre 2022 de ce tableau de suivi.


Fin 2021, 4,25 millions de personnes sont allocataires d’un minimum social1 (voir encadré), soit une baisse de 3,4 % en un an. Cette diminution des effectifs succède à une très forte hausse en 2020 (+4,4 %)2 , due notamment à la crise sanitaire.

Le nombre de foyers bénéficiant du revenu de solidarité active (RSA) baisse nettement en 2021
Fin 2021, 1,93 millions de foyers perçoivent le RSA, soit une baisse de 6,2 % en un an. Cette nette diminution succède à une forte hausse des effectifs en 2020 (+7,4 %), consécutive à la crise sanitaire. En décembre 2021, en tenant compte des allocataires, des conjoints et des personnes à charge, 3,87 millions de personnes appartiennent à un foyer percevant le RSA, soit 5,7 % de la population française.
La baisse observée en 2021 a plus touché les hommes que les femmes3 . Le nombre d’hommes bénéficiaires4 du RSA a diminué de 7,4 % contre 5,6 % pour les femmes. Celles-ci demeurent toutefois majoritaires : 54,0 % des bénéficiaires du RSA fin 2021 sont des femmes (48,7 % d’entre elles étant seules avec des enfants à charge).

Après une légère hausse en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire, les effectifs de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) diminuent de nouveau fortement en 2021
Les effectifs de l’ASS, minimum social auquel sont éligibles sous certaines conditions les demandeurs d’emploi de longue durée ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage, ont baissé fortement et continument entre fin 2015 (472 700) et fin 2019 (351 500). La crise sanitaire a inversé cette tendance, avec une hausse de 0,9 % en 2020 (354 700 allocataires fin 2020). En 2021, le nombre d’allocataires repart à la baisse (-9,3 %) pour atteindre 321 900 personnes en fin d’année.

La croissance des effectifs de bénéficiaires du minimum vieillesse se poursuit
Fin 2021, 656 900 allocataires perçoivent le minimum vieillesse. Le minimum vieillesse a connu un plan de revalorisation entre avril 2018 et janvier 2020, qui a eu pour effet d’accroître le nombre d’allocataires (+3,2 % en 2018, +5,9 % en 2019 et +5,6 % en 2020) alors qu’il stagnait depuis 2013. En 2021, la croissance des effectifs se poursuit à un rythme soutenu (+3,4 %)5 , quoique moindre qu’en 2019 et 2020.

Fin 2021, 1,25 million d’allocataires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
La croissance des effectifs de l’AAH dépend moins de la conjoncture économique que celle des effectifs du RSA et de l’ASS. Le nombre d’allocataires de l’AAH augmente de 1,2 % en 2021, soit son taux de croissance annuel le plus faible depuis 2007.

Les effectifs de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) baissent très fortement en 2021
Depuis sa création en novembre 2015 et jusqu’en 2019, les effectifs d’allocataires de l’ADA n’ont cessé d’augmenter, passant de 76 100 fin 2016 à 108 200 fin 2019. Cette forte hausse était portée par celle des demandes d’asile. En 2020, la baisse du nombre de demandes d’asile consécutive à la crise sanitaire a entraîné, pour la première fois, une diminution du nombre d’allocataires de l’ADA (-4,0 %). En 2021, alors que le nombre de demandes d’asile cumulé sur l’ensemble de l’année repart à la hausse, les effectifs de l’ADA diminuent nettement (-24,1 %), en raison de la forte baisse du nombre de dossiers de demandes d’asile en instance en fin d’année6 , pour atteindre 78 800 personnes en décembre.

Après la très forte hausse de 2020, les dépenses de minima sociaux diminuent en 2021
En 2021, les dépenses liées au versement des minima sociaux7 baissent de 3,2 % en euros constants (-1,6 % en euros courants) et s’élèvent à 29,6 milliards d’euros, soit 1,2 % du produit intérieur brut (PIB). Cette diminution succède à la très forte hausse observée en 2020 (+6,9 %)8 , due à l’augmentation des effectifs d’allocataires de minima sociaux mais aussi aux revalorisations exceptionnelles des montants de l’AAH et du minimum vieillesse. En 2021, deux tiers de la baisse des dépenses de minima sociaux est portée par celle des dépenses du RSA (- 5,0 %), sous l’effet du reflux de ses effectifs. Les dépenses de l’AAH et du minimum vieillesse diminuent, elles, très légèrement (respectivement -0,5 % et -0,3 %).

Une légère augmentation des effectifs de la prime d’activité
Fin 2021, 4,62 millions de foyers bénéficient de la prime d’activité. En tenant compte des allocataires, des conjoints et des personnes à charge, 9,06 millions de personnes appartiennent à un foyer percevant la prime d’activité, soit 13,4 % de la population française. Le nombre d’allocataires augmente très légèrement en 2021 (+0,9 %).

Les minima sociaux en France
Fin 2021, il existe douze minima sociaux : le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH), les allocations du minimum vieillesse (ASV et ASPA), l’allocation de solidarité spécifique (ASS), l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), l’allocation pour demandeur d’asile (ADA), l’allocation temporaire d’attente (ATA), le revenu de solidarité (RSO), l’allocation veuvage (AV), l’allocation équivalent retraite de remplacement (AER-R), l’allocation des travailleurs indépendants (ATI) et l’aide à la vie familiale et sociale (AVFS). Hors AV et ASI, le RSA, l’AAH, l’ASS et le minimum vieillesse représentent 99 % des dépenses de minima sociaux en 2021 et 98 % des allocataires fin 2021.

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Pour en savoir plus

  • 1Hors allocation veuvage (AV) et allocation supplémentaire d’invalidité (ASI), dont les effectifs fin 2021 ne sont pas disponibles à la date de cette publication. Ces deux prestations représentaient 72 000 allocataires fin 2020.
  • 2Y compris l’AV et l’ASI. +4,5 % sans ces deux prestations.
  • 3De manière symétrique, la hausse observée en 2020 avait plus touché les hommes que les femmes.
  • 4Les bénéficiaires sont les allocataires et leurs conjoints.
  • 5Une nouvelle méthode de comptabilisation des allocataires du minimum vieillesse a été introduite en 2021 dans l’enquête sur les allocations du minimum vieillesse de la DREES. À compter de cette année, les effectifs de l'allocation supplémentaire vieillesse (ASV) et de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) sont en « date d'entrée en jouissance », c'est à dire la date à partir de laquelle le droit est dû. Avec l’ancienne méthode, on aboutirait à une hausse de 3,0 % en 2021. Auparavant, ils étaient, selon les caisses de retraite, en date d’entrée en jouissance ou en date de versement (c’est dire la date à partir de laquelle l’allocation est versée).
  • 6Cette forte baisse est liée à une réduction des délais de traitement des dossiers.
  • 7Hors AV et ASI, dont les dépenses en 2021 ne sont pas connues à la date de cette publication. Les dépenses liées au versement de ces deux prestations s’élevaient à 289 millions d’euros en 2020 (en euros constants de 2021).
  • 8Hors AV et ASI. +6,8 % avec ces deux prestations.

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