Ce Baromètre suit chaque année, depuis 2000, l’opinion des personnes résidant en France métropolitaine à l’égard de la santé, de la protection sociale et des inégalités sociales. En 2024, 4 000 personnes ont été interrogées en face à face du 14 octobre au 20 décembre.
L’intérêt pour des mesures sociales envers la jeunesse diminue avec l’âge des personnes interrogées
Plus d'un quart (27 %) des personnes résidant en France métropolitaine considèrent que si l'État disposait de 5 milliards d'euros supplémentaires, la mesure sociale à mettre en œuvre en priorité serait « un soutien à la formation et à l'accompagnement des jeunes à la recherche d’emploi ». Parmi les cinq autres mesures qui leur sont proposées, 22 % des enquêtés déclarent que celle à prendre prioritairement serait le remboursement d'une partie de la dette, suivie de celles portant sur le financement de places supplémentaires en Ehpad (17 %) et sur l’investissement dans les énergies renouvelables (15 %). Toutefois, plus on avance en âge, moins les mesures ciblées sur la jeunesse sont jugées prioritaires. Parmi les moins de 25 ans, 35 % privilégieraient un soutien à la formation et à l'accompagnement des jeunes à la recherche d'emploi et 25 % une revalorisation des bourses étudiantes contre respectivement 24 % et 10 % parmi les 50-64 ans et 21 % et 6 % des 65 ans ou plus. En revanche, plus d’une personne sur cinq de 50 ans ou plus (22 %) favoriserait, parmi les mesures proposées, le financement de places supplémentaires en Ehpad contre 13 % des 30-39 ans et 5 % des moins de 25 ans. Les enquêtés âgés de 50 ans ou plus priorisent également davantage le remboursement de la dette (un quart d'entre eux contre 12 % des moins de 25 ans).
Pour plus de 4 Français sur dix, l’incertitude de l’avenir joue dans la décision de ne pas avoir d’enfant
Les enquêtés ont été interrogés sur les raisons pour lesquelles ils estiment que les individus décident de ne pas avoir d’enfant. D’après les personnes résidant en France métropolitaine, les raisons qui jouent le plus dans la décision de ne pas avoir d’enfant relèvent essentiellement de l’incertitude quant à l'avenir et de la situation financière. Ces deux raisons sont citées par respectivement 42 % et 39 % des enquêtés du Baromètre d’opinion de la DREES (graphique 1). Ces raisons sont suivies de celles liées au fait de ne pas avoir de travail stable (26 %), de ne pas être en couple stable (18 %) et de ne pas pouvoir concilier vie familiale ou professionnelle (17 %). Les cinq autres raisons sont chacune mentionnées par moins de 15 % des personnes interrogées. Les moins de 35 ans citent davantage le fait de n’avoir pas assez d’argent (46 %) que l’incertitude de l’avenir (36 %) comme raison possible dans la décision de ne pas avoir d’enfants tandis que pour les personnes âgées de 50 ans ou plus c’est l’inverse (respectivement 35 % et 46 %). Les personnes vivant dans l’agglomération parisienne invoquent beaucoup moins l’incertitude de l’avenir (trois sur dix) et, tout autant que les professions libérales et les cadres, le fait de ne pas avoir assez d’argent (trois sur dix également). En revanche, les résidents de l’agglomération parisienne sont surreprésentés parmi ceux invoquant le fait de ne pas être en couple stable (25 % contre 18 % parmi l’ensemble de la population) ou la peur des responsabilités parentales (20 % contre 14 %).
Graphique 1 : Les deux raisons qui jouent le plus dans la décision de ne pas avoir d’enfant
Note > La somme des raisons invoquées n'est pas égale à 100 car les enquêtés peuvent donner jusqu’à deux raisons. 12 % des enquêtés citent la raison « Ne sait pas » en plus d’une des 10 raisons répertoriées dans ce graphique.
Lecture > En 2024, 26 % des enquêtés citent le fait de ne pas avoir de travail stable parmi les deux raisons qui jouent selon eux le plus dans la décision de ne pas avoir d’enfant.
Champ > Personnes âgées de 18 ans ou plus et résidant en France métropolitaine
Source > Baromètre d'opinion de la DREES 2024
Près des deux tiers des enquêtés pensent qu’il est préférable d’augmenter l’impôt sur les hauts patrimoines pour le financement du vieillissement de la population et de la perte d’autonomie
Selon les personnes résidant en France métropolitaine, la hausse de l’impôt sur les hauts patrimoines est de loin la mesure la plus souhaitable pour financer le vieillissement de la population et la perte d’autonomie : quasiment deux enquêtés sur trois se prononcent pour ce mode de financement. 12 % considèrent qu’il vaut mieux augmenter les impôts sur la succession, 6 % que cette hausse doit concerner l’impôt sur le revenu, 5 % les cotisations sociales sur les salaires, et tout autant les contributions sociales sur les retraites (graphique 2). Quels que soient la classe d’âge, la profession et le niveau de vie, les enquêtés se prononcent majoritairement pour une taxation des hauts patrimoines. Toutefois, les 20 % de personnes les plus modestes, les employés et les chômeurs la citent plus fréquemment que les personnes les plus aisées (les 20 % de ménages au niveau de vie le plus élevé), et les professions libérales ou les cadres (66 % en moyenne contre 59 %). C’est aussi la mesure la plus fréquemment citée parmi les enquêtés percevant des revenus d’actifs financiers ou de location (55 %).
Graphique 2 : Selon vous, pour que l’État finance les coûts du vieillissement de la population et de la perte d’autonomie (Ehpad, aide à domicile, etc.), il est préférable d’augmenter

Lecture > En 2024, 64 % des enquêtés jugent qu’il est préférable d’augmenter l’impôt sur les hauts patrimoines pour que l’État finance les coûts du vieillissement de la population.
Champ > Personnes âgées de 18 ans ou plus et résidant en France métropolitaine
Source > Baromètre d'opinion de la DREES 2024