La hausse des dépenses d’aide sociale portée par celles des dépenses d’aide sociale à l’enfance, aux personnes handicapées et aux personnes âgées
En 2024, les dépenses nettes d’aide sociale départementale s’élèvent à 45,6 milliards d’euros, soit une augmentation de 4,3 % en euros courants par rapport à 2023 (+ 2,2 % en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, qui était de 2,0 % en 2024). Cette évolution découle comme en 2023 d’une forte hausse des dépenses nettes d’aide sociale à l’enfance (+ 7,1 %), aux personnes handicapées (+ 5,7 %), aux personnes âgées (+ 4,1 %), un peu atténuées par la progression plus faible des autres dépenses d’aide sociale (services communs et autres interventions sociales, frais de personnels non comptabilisés par ailleurs) [+ 0,7 %] et que de celles liées au RSA. En 2024, les dépenses nettes d’allocation et d’insertion liées au RSA et au revenu de solidarité dans les DROM (RSO) atteignent ainsi 11,0 milliards d’euros, en hausse de 1,5 % en euros courants par rapport à 2023. Cette augmentation, malgré la baisse du nombre moyen d’allocataires, s’explique par la revalorisation de l’allocation liée à l’inflation de 4,6 % en avril 2024 et de l’effet année pleine des revalorisations de 2023.
Graphique : les dépenses d’aides sociales des départements de 2002 à 2024
1. Hors frais de personnel liés aux assistants familiaux ainsi qu’au RMI et au RSA quand ils sont identifiés.
Notes > Les dépenses d’ACTP et de PCH pour les personnes de 60 ans ou plus sont intégrées aux dépenses à destination des personnes handicapées. Les dépenses nettes d’aide sociale sont des dépenses après déduction des recouvrements, récupérations et remboursements mais elles englobent les dépenses prises en charge par l’État et la sécurité sociale par l’intermédiaire de fonds versés par la CNSA et du transfert d’une part de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Les évolutions de dépenses sont indiquées en euros constants 2024. Elles sont donc déflatées de l’indice général des prix à la consommation de l’ensemble des ménages de la France entière.
Lecture > Les dépenses totales nettes d’aide sociale s’élèvent à 45,6 milliards d’euros en 2024.
Champ > France métropolitaine et DROM, hors Mayotte.
Source > Drees, enquête Aide sociale.
Les dépenses d’aide sociale à l’enfance croissent de 7,1 % en 2024
Les dépenses annuelles nettes de l’aide sociale à l’enfance, qui s’élèvent à 11,2 milliards d’euros, augmentent de 7,1 % par rapport à 2023. Cela s’explique principalement par une hausse des dépenses liées à l’accueil y compris placements directs (+ 7,1 %) et de celles liées aux actions éducatives (+ 10,2 %). Les dépenses de prévention spécialisée augmentent de 1,7 % de plus par rapport à 2023.
Les dépenses d’aide sociale aux personnes âgées atteignent 9 milliards d’euros en 2024
Les dépenses annuelles d’aide sociale aux personnes âgées, nettes des différents recouvrements et récupérations et hors frais de personnels du département, affichent une hausse de 4,1 % en euros courants entre 2023 et 2024 pour atteindre 9,0 milliards d’euros. Les dépenses d’APA à domicile continuent d’augmenter : + 4,1 % entre 2023 et 2024 après + 6,7% entre 2022 et 2023. Cette évolution résulte de l’augmentation du nombre de bénéficiaires, du financement de la revalorisation des salaires des professionnels des services d’aide et d’accompagnement à domicile et du tarif plancher national de ces services. Les dépenses d’APA en établissements, qui progressent de 3,9 %, contribuent également à la hausse globale.
En 2024, la hausse des dépenses de prestation de compensation du handicap se poursuit
Les dépenses nettes d’aide sociale aux personnes handicapées, hors frais de personnels du département, s’élèvent à 10,2 milliards d’euros, soit une hausse de 5,7% en euros courants par rapport à 2023. Les dépenses de prestation de compensation du handicap (PCH) continuent d’augmenter fortement (+ 10,8 % en 2024 après + 10,4 % en 2023). Ce constat s’explique par l’augmentation du nombre de bénéficiaires de la PCH (+ 6,6 %), mais aussi par la revalorisation du tarif plancher des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) ainsi que celles de tarifs de la PCH en mode mandataire, emploi direct, aidant familial. Cette progression est due également à la montée en charge de la PCH parentalité et de la PCH pour handicap psychique et mental.
Près de deux tiers (62 %) des dépenses brutes d’aide sociale aux personnes handicapées restent consacrées aux aides à l’accueil, qui augmentent de 4,9 % en euros courants. Les autres dépenses d’aide à domicile augmentent de 10,6 % (repas en foyer, aides ménagères…) qui s’explique principalement par la mise en place de la dotation qualité (compensée à 100 % par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie [CNSA]) afin de financer l’amélioration de la qualité du service rendu aux bénéficiaires les plus fragiles.
Pour aller plus loin :
Diallo, C. T (dir). (2024, novembre). L’aide sociale départementale : bénéficiaires, dépenses, financement, personnel – Édition 2024, DREES, Les Dossiers de la Drees, 124.