232 200 interruptions volontaires de grossesse en 2019, un taux de recours qui atteint son plus haut niveau depuis 30 ans

Paru le 24/09/2020

Résumé

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie les dernières données disponibles sur le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France métropolitaine et dans les départements et les régions d’outre-mer (DROM). En France, le taux de recours à l’IVG suit une tendance à la hausse depuis le milieu des années 1990.

 

Le taux de recours à l’IVG poursuit sa hausse en 2019

En 2019, la France enregistre 232 000 IVG, soit le nombre le plus élevé depuis les années 1990. Si ce sont les jeunes femmes de 20 à 29 ans qui sont les plus concernées par l’IVG, l’augmentation du taux de recours est notable chez les femmes trentenaires depuis les années 2010. La hausse est la plus marquée chez les 30-34ans (+ 3,9 points entre 2010 et 2019). À l’inverse, sur la même période, le taux de recours diminue chez les femmes de moins de 20 ans : chez les 15-17 ans, il est passé de 10,5 pour 1000 jeunes filles en 2010 à 5,7 en 2019, chez les 18-19 ans, de 22,2 à 16,7 IVG.

Les taux de recours varient du simple au triple selon les régions

Les disparités territoriales en matière de recours à l’IVG sont marquées : en métropole, les taux de recours les plus faibles sont enregistrés en Pays de la Loire (11,8 IVG pour 1 000 femmes), en Bretagne (12,3 IVG) et dans la région Grand-Est (12,9 IVG) tandis qu’ils atteignent 19,4 IVG pour 1 000 femmes en Corse et 22,9 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plus élevés dans les DROM, ils dépassent 39 pour 1 000 femmes en Guadeloupe et en Guyane. En métropole, les pyramides des âges sont trop semblables d’une région à l’autre pour justifier les disparités observées qui s’expliquent par des différences de comportement.

Les femmes aux revenus les plus faibles ont plus souvent recours à l’IVG

Grâce à l’EDP-Santé (voir infra), un appariement des données socio-économiques de l’échantillon démographique permanent au Système national des données de santé, la DREES a été en mesure d’analyser, pour la première fois, le recours à l’IVG selon la situation sociale. Les 10 % des femmes ayant les niveaux de vie les plus élevés ont un taux de recours à l’IVG pour 1000 femmes inférieur de 11 points à celui des 10 % des femmes ayant les niveaux de vie les plus faibles. Ces écarts ne s’expliquent pas uniquement par des différences d’âge ou de statut matrimonial de ces groupes de femmes, puisqu’à groupe d’âge et situa¬tion conjugale donnés, les femmes dont le niveau de vie est classé parmi les 10 % les moins élevés ont une probabilité de recourir à l’IVG dans l’année supérieure de 40 % à celle des femmes ayant un niveau de vie médian.

L’appariement de l’échantillon démographique permanent de l’Insee (EDP) au Système national des données de santé (SNDS) : un apport majeur pour mieux comprendre les inégalités sociales de santé

Baptisée « EDP-Santé », cette base de données innovante permet de réaliser des études longitudinales sur les parcours de soins depuis 2008. Cet échantillon d’un peu plus de 3 millions de personnes contient également des données socio-économiques issues de l’état civil, des enquêtes de recensement, des fichiers fiscaux, des déclarations annuelles de données sociales, et du fichier électoral.

Conçu dans une finalité de recherche, d’études et d’évaluation, l’EDP-Santé est aujourd’hui disponible en accès restreint sur un serveur sécurisé à la DREES. Il ouvre la perspective de nombreuses études permettant d’évaluer la Stratégie nationale de santé 2018-2022 et son objectif de réduire les inégalités sociales de santé. En particulier, ces données offrent la possibilité d’observer et d’analyser les différences de prévalence de pathologies et de leur prise en charge selon les caractéristiques socio-économiques.

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