Parmi les bénéficiaires du RSA fin 2018, deux sur cinq ont travaillé en 2019
15 % des bénéficiaires du RSA fin 2018 ont un emploi à cette date et 39 % ont travaillé au cours de l’année 2019 (au moins une partie de l’année). Le retour à l’emploi, sans être majoritaire, n’est pas rare : 29 % des bénéficiaires sans activité fin 2018 en ont eu une en 2019 et 19 % de ceux n’ayant eu aucune activité en 2018 en ont eu une en 2019. Au total, ce sont 43 % des hommes et 35 % des femmes bénéficiaires du RSA fin 2018 qui ont travaillé en 2019.
Des emplois caractérisés par une forte précarité
Parmi les bénéficiaires du RSA fin 2018 en emploi en 2019, 88 % ont eu au moins un emploi salarié. Les bénéficiaires du RSA salariés sont plus nombreux que les autres salariés à multiplier les emplois : 38 % des bénéficiaires du RSA fin 2018 en emploi salarié en 2019 ont occupé au moins deux postes, contre 25 % pour l’ensemble des salariés. 33 % des bénéficiaires du RSA salariés en 2019 sont en contrat à durée déterminée (CDD) sur leur poste principal, sans être salariés par des particuliers
Des emplois peu qualifiés
Environ 90 % des bénéficiaires du RSA salariés en 2019 sont employés ou ouvriers sur leur poste principal, contre 63 % de l’ensemble des salariés. La part d’ouvriers non qualifiés parmi les bénéficiaires du RSA salariés en 2019 est près de trois fois plus importante que parmi l’ensemble des salariés (23 % contre 8 %), la part de ceux employés en tant que personnels des services directs aux particuliers (par exemple, en tant que personnels de ménage des particuliers, aides à domicile, assistants maternels ou dans l’hébergement et la restauration) est aussi beaucoup plus élevée (24 % contre 11 %).
Parmi les bénéficiaires du RSA fin 2018 en emploi en 2019, seuls deux sur cinq sont sortis des minima sociaux fin 2019
Fin 2019, 40 % des bénéficiaires du RSA fin 2018 en emploi en 2019 sont sortis des minima sociaux
Cela s’explique principalement par le faible nombre d’heures travaillées par la plupart des bénéficiaires salariés et, en conséquence, par leur faible rémunération salariale au total. Ainsi, la moitié des bénéficiaires du RSA en emploi salarié en 2019 ont travaillé moins de 414 heures toutes activités cumulées dans l’année et, en mensualisant le revenu, la moitié ont eu au total une rémunération salariale inférieure à 327 euros par mois.
Deux tiers des bénéficiaires du RSA au chômage se déclarent freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi
Parmi les bénéficiaires du RSA fin 2017, un quart est en emploi fin 2018 et la moitié au chômage (sans emploi et à la recherche d’un travail). Deux tiers des bénéficiaires du RSA fin 2017 se trouvant au chômage en 2018 déclarent être freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi. Parmi ceux étant freinés, 46 % citent comme principal obstacle l’absence de moyen de transport ou le coût des déplacements et 29 % citent des problèmes de santé.
Parmi les bénéficiaires du RSA sans emploi qui ne recherchent pas d’emploi mais qui souhaiteraient travailler (11 % des bénéficiaires), 40 % affirment que leurs problèmes de santé sont la raison principale pour laquelle ils ne tentent pas de trouver un travail, alors que pour 25 % il s’agit d’un problème de garde d’enfants.
La réalité de l’accompagnement proposé et son adéquation aux besoins des bénéficiaires sont à questionner
La quasi-totalité (98 %) des bénéficiaires du RSA sont normalement soumis aux « droits et devoirs » associés à cette prestation
Trois bénéficiaires du RSA sur cinq ont eu, en 2018, au moins un besoin d’aide en matière professionnelle
Seul un tiers des bénéficiaires du RSA déclarent avoir eu un accompagnement au cours de l’année 2018
À peine 22 % des bénéficiaires du RSA fin 2017 déclarent avoir bénéficié d’un accompagnement à visée professionnelle en 2018. Cette part est seulement de 28 % parmi les bénéficiaires du RSA au chômage. Par ailleurs, 21 % des bénéficiaires du RSA fin 2017 déclarent avoir bénéficié d’un accompagnement à visée sociale.
Peu de bénéficiaires se considèrent donc aidés mais ceux qui déclarent être accompagnés sont très satisfaits des aides reçues, en particulier des aides sociales : 62 % des accompagnements à visée sociale sont jugés très utiles par leurs bénéficiaires et 75 % des accompagnements à visée professionnel sont jugés très ou assez utiles par leurs bénéficiaires.
Télécharger les deux publications
- Athari, E. (2023, janvier). Deux tiers des bénéficiaires du RSA au chômage se déclarent freinés dans leurs démarches de recherche d’emploi. DREES, Études et Résultats, 1252.
- Boyer, A., Leroy, C. (2023, janvier). RSA : parmi les bénéficiaires fin 2018, deux sur cinq ont travaillé en 2019. DREES, Études et Résultats, 1253.
Pour en savoir plus
- Jeu de données « Orientation et accompagnement des bénéficiaires du RSA », dans l’espace Open data de la DREES.
- Cabannes, P.-Y., Chevalier, M. (dir.), Echegu, O. (coord.) (2022, septembre). Minima sociaux et prestations sociales – Ménages aux revenus modestes et redistribution. Paris, France : DREES, coll. Panoramas de la DREES-Social.