Résumé

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie un nouveau jeu de données portant sur les trajectoires des bénéficiaires de minima sociaux. Cette diffusion repose sur l’exploitation de l’Échantillon national interrégimes d’allocataires de compléments de revenus d’activité et de minima sociaux (Eniacrams). Elle vise à mettre à disposition des données relatives au parcours des personnes dans les minima sociaux (revenu minimum d’insertion [RMI], allocation de parent isolé [API], revenu de solidarité active [RSA], allocation de solidarité spécifique [ASS] et allocation aux adultes handicapés [AAH]) sur longue période (2007-2020 pour la présente édition), en complément des éléments présents dans les éditions successives du panorama « Minima sociaux et prestations sociales ». Cette première édition est restreinte à certains indicateurs décrivant le passé des bénéficiaires dans les minima sociaux (taux d’entrée, présence dans les minima sociaux dans les dix années précédant l’année de référence, etc.).


Ces données montrent que les trajectoires passées dans les minima sociaux diffèrent sensiblement selon la prestation touchée.

Les bénéficiaires du RSA (ou, en début de période d’analyse, du RMI et de l’API) présentent un taux d’entrée dans les minima sociaux d’une année sur l’autre1 relativement élevé (26 % en moyenne sur la période 2007-2020, pour les 16-64 ans), souvent le fait d’individus ayant déjà touché un minimum social dans les dix années précédant l’année de référence. En moyenne, sur la période 2016-2020, les bénéficiaires du RSA de 35 à 64 ans ont perçu un minimum social 6  fins d’année dans les dix années précédant l’année de référence2 et un sur cinq a même perçu un minimum au cours des dix fins d’année précédentes. Ces éléments traduisent des difficultés d’insertion très récurrentes ou persistantes.

Les bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) présentent le taux d’entrée dans les minima sociaux d’une année sur l’autre le plus élevé (31 % en moyenne sur la période 2007-2020, pour les 16-64 ans), mais il s’agit plus souvent que pour le RSA d’individus n’ayant pas touché de minimum social dans les dix années précédant l’année de référence. L’ASS apparaît ainsi comme un minimum social dont les entrants ont connu relativement moins de difficultés auparavant que ceux des autres minima, en lien avec ses conditions de perception (qui nécessitent que les allocataires aient occupé une activité professionnelle relativement soutenue par le passé).

Enfin, les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) présentent un taux d’entrée dans les minima sociaux beaucoup plus faible que les bénéficiaires des autres prestations (7 % en moyenne sur la période 2007-2020, pour les 16-64 ans) et une durée de présence beaucoup plus élevée : plus de la moitié des bénéficiaires de l’AAH sont présents dans les minima sociaux depuis dix ans ou plus. Cette très forte persistance résulte en grande partie des difficultés d’insertion des adultes handicapés sur le marché du travail.

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Pour en savoir plus :

  • 1Le taux d’entrée d’une année sur l’autre dans les minima sociaux des bénéficiaires du RSA l’année n est la part des bénéficiaires du RSA en fin d’année n qui n’étaient bénéficiaires ni du RSA, ni de l’ASS, ni de l’AHH en fin d’année n-1.
  • 2Par exemple, si un bénéficiaire du RSA fin 2020 a perçu un minimum social 6 fins d’année durant les dix années précédant 2020, cela signifie qu’il a perçu un minimum social 6 fins d’année parmi fin 2010, fin 2011, …, fin 2019.

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