L’enquête Autonomie en Ménages est la deuxième du dispositif Autonomie 2021-2025, grand dispositif décennal d’enquêtes sur le handicap et la perte d’autonomie mis en place par la Drees. Elle permet un dénombrement, en France métropolitaine, des personnes qui déclarent des altérations de fonctions organiques qui peuvent être à l’origine de handicap, et un dénombrement des personnes qui déclarent des limitations fonctionnelles ou bien une restriction d’activité dans la vie de tous les jours.
27 % des jeunes âgés de 5 à 20 ans ont au moins une altération importante de fonction
Le handicap peut trouver son origine dans les altérations de fonctions organiques (parfois aussi appelées déficiences) ou dans des problèmes de santé invalidants. En France métropolitaine, 27 % des jeunes de 5 à 20 ans vivant en logement ordinaire déclarent en 2022 avoir au moins une altération importante de fonctions organiques, c’est-à-dire qui touche la motricité (comme par exemple la paralysie, l’amputation, des faiblesses musculaires…), la perception visuelle ou auditive, l’aptitude à parler, les fonctions métaboliques (l’insuffisance rénale, respiratoire, cardiaque…), ou encore qui affecte le fonctionnement du cerveau ou du psychisme.
Les altérations les plus fréquentes concernent les altérations liées à la gestion des humeurs, des émotions et des sentiments (14 %), ainsi que celles liées aux facultés intellectuelles ou cognitives (12 %). En revanche, les jeunes sont peu concernés par les altérations de fonctions métaboliques visuelles (5,5 %), (2,9 %), auditives (1,6 %), celles liées à la parole (2,2 %) ou motrices (3,6 %). Si les altérations liées à la gestion des humeurs, émotions, sentiments sont déjà fréquentes avant 10 ans (elles concernent un enfant de 5 à 9 ans sur dix), elles sont de plus en plus fréquentes avec l’âge et concernent un jeune de 15 à 20 ans sur cinq. Entre 15 et 20 ans, les jeunes filles ont plus fréquemment ce type d’altération que les jeunes garçons : 30 % des jeunes filles, contre 10 % des jeunes garçons.
Le handicap : trois indicateurs mobilisés
Cependant, toutes les altérations ne se traduisent pas par une situation de handicap. Trois approches peuvent être utilisées pour définir le handicap : être sévèrement limité, que ce soit d’un point de vue sensoriel, physique ou cognitif, être fortement restreint dans les actes essentiels du quotidien (se coucher et se lever, s’habiller, faire ses courses, manger et boire, se laver, etc.) ou avoir des restrictions importantes dans les activités que les autres font habituellement depuis au moins 6 mois. Selon que l’on retient uniquement une seule définition ou plusieurs parmi les trois, entre 250 000 et 2,3 millions de jeunes âgés de 5 à 20 ans sont handicapés.
Moins de 1 % des jeunes de 5 à 20 ans ont à la fois au moins une limitation fonctionnelle importante, une restriction depuis au moins six mois dans les activités que les gens font habituellement et des restrictions importantes dans les actes essentiels de la vie quotidienne.
16 % des jeunes sont concernés par une limitation fonctionnelle importante
L’indicateur de handicap le plus large est l’indicateur qui s’appuie sur une liste de 23 limitations fonctionnelles. En France métropolitaine, 16 % des jeunes de 5 à 20 ans, vivant en logement ordinaire, ont au moins une limitation fonctionnelle importante, qu’elle soit sensorielle (comme avoir des problèmes de vue ou d’audition malgré une correction, motrice (comme des difficultés pour monter un escalier), cognitive (comme des trous de mémoire fréquents) ou relationnelle (comme des difficultés à se faire comprendre des autres). Les limitations importantes liées à la mémoire, la concentration ou l’organisation sont les plus fréquentes : elles concernent 10 % des jeunes. 8 % des jeunes ont des limitations importantes liées au relationnel. Les limitations sensorielles et motrices sont moins fréquentes (2 % des jeunes de 5 à 20 ans).
77 %des jeunes de 5 à 20 ans avec des restrictions d’activité sont scolarisés, contre 91 % des jeunes sans limitation ni restriction
En 2022, le taux de scolarisation, y compris l’enseignement à domicile, par correspondance ou en établissement spécialisé, des jeunes vivant à domicile varie sensiblement selon la situation vis-à-vis du handicap. Les jeunes de 5 à 20 ans sans aucune limitation ou restriction ont un taux de scolarisation de 91 %. Les jeunes déclarant au moins une limitation fonctionnelle importante sont plus scolarisés que ceux déclarant avoir une restriction dans les activités quotidiennes (86 % contre 77 %). Parmi les jeunes avec au moins une limitation fonctionnelle importante, ceux qui déclarent une limitation sensorielle importante ont un taux de scolarisation plus faible (81 %).
Des dénombrements fins dans les tableaux détaillés
Les tableaux mis en ligne en opendata en novembre 2024 détaillent les résultats de chaque limitation fonctionnelle, de chaque restriction d’activité pour raisons de santé ou d’handicap selon le sexe et l’âge. Les altérations de fonctions sont également diffusées à un niveau fin et permettent de dénombrer par exemple le nombre de personnes en France métropolitaine qui ont une paralysie complète ou partielle, des amputations, des gênes importantes dans les articulations et les origines de ces altérations.