Les établissements de santé - édition 2022

Panoramas de la DREES

Paru le 26/07/2022

Sous la direction de Fabien Toutlemonde
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie son ouvrage annuel « Les établissements de santé ». Cette édition, qui compte 27 fiches thématiques , présente les données de 2020. Au-delà du traditionnel état des lieux des capacités d’accueil et de l’activité des établissements de santé, l’ouvrage analyse l’impact de la crise sanitaire et des mesures mises en place sur les hôpitaux et cliniques. Cet impact dépasse la seule prise en charge des patients atteints de Covid-19. Les périodes de confinement, les décisions de déprogrammation de soins ainsi que les recommandations concernant les gestes barrières ont eu des conséquences sur l’ensemble de l’activité hospitalière. Par ailleurs, la crise sanitaire a nécessité des ajustements considérables de l’offre de soins et des modes de prise en charge, en rupture avec les tendances à l’œuvre depuis plusieurs années.

En 2020, 11,6 millions de patients ont été hospitalisés une ou plusieurs fois dans l’un des 2 989 établissements de santé publics ou privés que compte la France1 . Fin 2020, la capacité d’accueil de ces établissements est de 387 000 lits d’hospitalisation complète et de 80 000 places d’hospitalisation partielle.

Un recul du nombre de lits un peu plus marqué en 2020, en lien avec la crise sanitaire
Depuis une vingtaine d’années, l’organisation de l’offre de soins évolue vers une hausse importante du nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée) et d’hospitalisation à domicile, en regard d’une diminution continue des capacités d’hospitalisation complète (lits). Des innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux ont rendu possible ce « virage ambulatoire ». Le nombre de lit d'hospitalisation complète a diminué à un rythme assez régulier durant la période 2013-2019 (-0,9 % par an en moyenne). La baisse a été un peu plus marquée en 2020 (-1,2 %). Pour limiter la contagion, de nombreuses chambres doubles ont été transformées en chambre simple et du personnel a été réaffecté aux unités Covid, entraînant une moindre capacité d’accueil dans leur service d’origine.

Une baisse sans précédent de l’activité d’hospitalisation complète
Depuis une vingtaine d’années, le nombre de séjours d’hospitalisation complète diminue. En 2020, la baisse est nettement plus marquée que celle des années précédentes, avec 10,3 millions de séjours enregistrés, soit un repli de 12,4 % (contre -0,5 % par an en moyenne sur la période 2013-2019). Ce recul inédit s’explique par les mesures sanitaires mises en place, avec une réorganisation hospitalière considérable afin de faire face à l’afflux de patients atteints de Covid-19. Des déprogrammations de soins non urgents ont eu lieu, notamment en chirurgie, et des personnels ont été réaffectés à la prise en charge de l’épidémie.
Les mesures de confinement et les gestes barrières visant à freiner la propagation de l’épidémie de Covid-19 ont également eu un effet sur les recours à l’hôpital, de même que la peur d’être contaminé ou de contribuer à la saturation des hôpitaux. En 2020, le nombre de passages aux urgences a ainsi reculé de 17,3 %, une baisse historique en rupture avec la croissance continue observée depuis 1996. La diminution importante des accidents de la route et des activités sportives et de loisirs pendant les périodes de confinement a notamment entraîné une forte baisse du recours aux urgences pour traumatismes.

Des évolutions contrastées pour les autres prises en charge hospitalière

La crise sanitaire a par ailleurs interrompu la tendance à une progression régulière de l’hospitalisation partielle, dont le nombre de journées a reculé pour la première fois depuis vingt ans (-23,5 %).
En revanche, l’hospitalisation à domicile a continué de se développer, à un rythme bien plus soutenu durant la crise sanitaire : le nombre de séjours augmente ainsi de 15,8 % (après +4,6 % par an en moyenne de 2013 à 2019). En raison du risque de contagion en établissements de santé et des déprogrammations, notamment pour affecter du personnel aux unités Covid-19, de nombreux patients ont en effet été pris en charge à domicile plutôt qu’en hospitalisation conventionnelle.

303 000 patients Covid hospitalisés en 2020
En 2020, 303 000 patients atteints de Covid-19 ont été hospitalisés, ce qui représente 2,6 % de l’ensemble des patients hospitalisés dans l’année.

La durée moyenne de séjour pour ces patients s’est avérée plus élevée que la moyenne des autres pathologies. Ces différences peuvent s’expliquer par une plus grande complexité des séjours de patients atteints de Covid-19, notamment pour ceux pris en charge en soins critiques.

La prise en charge des patients atteints de Covid-19 a représenté un quart de l’ensemble des journées d’hospitalisation en réanimation en 2020, avec d’importantes variations mensuelles liées aux pics épidémiques. Ces afflux de patients ont nécessité des efforts de réorganisation en soins critiques et de déploiement temporaire de lits. Le nombre de lits de soins critiques a ainsi progressé de 3,6 % entre fin 2019 et fin 2020, soit trois fois plus que la tendance des années précédentes.

Un rebond des effectifs des hôpitaux publics pour faire face à la crise sanitaire
Depuis 2010, les effectifs salariés hospitaliers ralentissent : leur taux de croissance annuel passe de +1,6 % fin 2010 à -0,4 % fin 2018. En 2019, ils connaissent une légère hausse (+0,2 %) : elle concerne uniquement le secteur public, les effectifs salariés se repliant de nouveau légèrement dans le secteur hospitalier privé. Les premiers chiffres disponibles sur l’emploi salarié hospitalier dans les hôpitaux publics en 2020 montrent un rebond des effectifs (+1,9 %, soit +20 100 salariés), rendu nécessaire par la crise sanitaire.

La situation financière des établissements de santé s’améliore
En 2020, les comptes financiers des hôpitaux publics renouent avec un quasi-équilibre, après sept années de déficit. Les recettes des hôpitaux publics, comme leurs dépenses, atteignent 88,5 milliards d’euros. La résorption du déficit en 2020 découle d’une augmentation des recettes largement portée par l’Assurance maladie, et qui vient compenser l’augmentation des dépenses, notamment portée par les charges de personnel.
D’après les premières estimations pour 2020, la situation financière des cliniques privées à but lucratif s’améliore. Leur résultat net s’établit ainsi à 3,0 % des recettes, en hausse de 0,9 point par rapport à 2019. Il renoue ainsi avec les niveaux historiquement élevés observés de 2014 à 2016.
Traditionnellement publiées dans son ouvrage sur les Etablissements de santé, les fiches concernant la situation économique et financière des établissements de santé font cette année l’objet d’une publication distincte, suite à un travail de refonte méthodologique mené afin d’améliorer la comparabilité des indicateurs calculés pour les différents types d’établissements.

Les premiers chiffres portant sur l’année 2021 seront publiés ultérieurement par la DREES :

•  Fin septembre 2022 : les capacités d’accueil hospitalières en 2021 (lits et places, données provisoires).
•  Fin décembre 2022 : les capacités d’accueil en soins critiques en 2021 (données consolidées).

Fiches

Données de cadrage

Médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie

Les « autres » disciplines hospitalières

Quelques aspects spécifiques de l’activité hospitalière

La situation économique du secteur

Annexes

Données

Données de cadrage

Médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie

Les « autres » disciplines hospitalières

Quelques aspects spécifiques de l’activité hospitalière

La situation économique du secteur

 Annexes

  • 1France entière, incluant les DROM.

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