Entre 10 000 à 15 000 personnes – tirées au sort au sein d’un échantillon de services d’aide aux personnes en grande précarité – répondront à cette nouvelle étude entre avril et juillet 2025 : leurs réponses permettront de mieux connaître leurs profils, leurs trajectoires et leurs conditions de vie. Faute de disposer d’un logement, une bonne partie de ces personnes ne sont pas suivies par les enquêtes habituelles de la statistique publique. L’étude permettra aussi d’estimer le nombre de personnes sans domicile et le nombre de personnes sans abri en France métropolitaine.
Une enquête pour mieux connaître les personnes sans domicile
L’enquête auprès des personnes fréquentant des services d’aide, dite enquête Sans Domicile, interroge les structures d’aide aux personnes en situation de grande précarité, ainsi que les personnes qui les fréquentent, afin de décrire leurs profils, parcours et conditions de vie. Elle vise à mieux connaître ces personnes qui, pour beaucoup ne disposent pas d’un logement et échappent donc la plupart du temps aux enquêtes habituelles de la statistique publique. Elle permet également d’estimer le nombre de personnes sans domicile en France métropolitaine.
Dans l’enquête et pour la statistique publique, les personnes dites « sans domicile » sont celles qui ont passé la nuit précédant le jour de l’enquête dans la rue, un service d’hébergement ou un autre lieu non prévu pour l’habitation (gare, station de métro, parc, bois, parking…). Elles sont interrogées sur leur situation personnelle et familiale, leur situation vis-à-vis du logement et du marché de travail, leurs ressources financières, leur recours aux associations, leur santé et l’accès aux soins, le cas échéant leur parcours migratoire, etc.…
Toutes les personnes âgées de 16 ans ou plus qui fréquentent les services d’aide sont incluses dans le champ de l’enquête. A partir de l’enquête, les études réalisées pourront porter sur l’ensemble des personnes fréquentant les services d’aide (qu’elles soient sans domicile ou dans une autre situation de grande précarité) ou sur une partie seulement. L’enquête se déroule dans 110 agglomérations de 5 000 habitants ou plus. Toutes les agglomérations de 200 000 habitants ou plus sont couvertes par l’enquête, les agglomérations plus petites ont été tirées au sort de manière à représenter l’ensemble des agglomérations de 5 000 habitants ou plus de France métropolitaine.
Une nouvelle édition très attendue
Deux éditions de l’enquête ont déjà eu lieu en 2001 et en 2012 (réalisées par l’Insee et l’Institut national d'études démographiques [Ined]). En s’inscrivant dans la continuité des précédentes, la troisième édition de l’enquête, menée en 2025, est une nécessité à l’actualisation des connaissances sur les personnes sans domicile et sur les services d’aide aux personnes en grande précarité.
La situation a beaucoup évolué depuis l’enquête Sans Domicile en 2012. La demande sociale est forte pour renouveler l’enquête et disposer de données de référence, représentatives au niveau national, sur les personnes sans domicile.
La nouvelle enquête va plus loin que celle de 2012 et permet en particulier de mieux décrire la population des personnes sans domicile grâce à l’inclusion dans l’enquête des dispositifs pour demandeurs d’asile, des accueils de jour et des services de maraude. Le dispositif prévu pour l’interrogation des personnes non francophones est également amélioré par rapport à l’édition précédente. L’étude de 2025 interroge également les jeunes de 16 ans et 17 ans, qu’ils soient accompagnés ou non de leurs parents : cette extension permet notamment d’inclure dans le champ de l’enquête les mineurs étrangers non accompagnés (MNA) et non pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Les premiers résultats seront disponibles au plus tôt à la fin de l’année 2026. Ces données permettront d’éclairer les politiques publiques en soutien aux personnes sans domicile, notamment les politiques d’hébergement et d’accès au logement. Pour des raisons méthodologiques, les résultats ne seront représentatifs qu’au niveau national (France métropolitaine) ; il n’y aura pas de résultats représentatifs au niveau local.
Quelques chiffres issus des précédentes enquêtes

Comment se déroule l’enquête ?
L’enquête Sans Domicile est réalisée en deux temps :
- Un premier volet « Structure » a eu lieu au printemps et à l’automne 2024 auprès des structures d’aide aux personnes sans domicile, par internet ou téléphone. Ce volet a interrogé un ou une responsable sur le fonctionnement de son service, les jours et horaires d’ouverture, le volume et les profils des personnes qui le fréquentent. Il s’agissait d’une étape déterminante pour pouvoir constituer une liste des services d’aides aussi complète que possible, et assurer ensuite que les personnes interrogées en 2025 sont représentatives de l'ensemble des personnes sans domicile. Cette première étape a également permis d’améliorer globalement la connaissance des dispositifs d’aide aux personnes en situation de grande précarité. Ce premier volet auprès des structures était une enquête obligatoire.
- Un second volet « Individus » a lieu au printemps 2025 au sein d’un échantillon de service d’aide de différents types (notamment hébergement, restauration, maraudes et accueils de jour). Des enquêteurs et enquêtrices de l’Insee interrogent d’abord les responsables de service, puis directement les personnes sans domicile, tirées au sort au sein de chaque service d’aide. Le volet « individus » s’appuie sur deux questionnaires : un questionnaire court (environ 20 minutes), traduit dans une vingtaine de langues, et un questionnaire long (environ 1 heure) uniquement en français. L’interrogation se déroule en face à face pour les personnes francophones, ou en auto-administré assisté par l’enquêteur, avec « lecture de fichiers audio » traduits dans plus de 20 langues pour les personnes non francophones. L’enquête auprès des individus n’est pas obligatoire ; les personnes sans domicile sont libres de refuser de participer.
Les entretiens ont lieu généralement au sein des services d’aide, ou directement dans la rue ou dans un café pour les personnes interrogées dans certains services, notamment les maraudes. Ils peuvent avoir lieu également dans une chambre d’hôtel ou dans des logements individuels pour les personnes hébergées dans ces lieux.
De nombreux tests pour préparer au mieux l’enquête
Pour préparer au mieux cette nouvelle enquête, la Drees et l’Insee ont réalisé de nombreux tests, à la fois sur le protocole et sur le contenu des questionnaires. Ces tests ont eu pour objectif d’améliorer le protocole d’enquête et de rendre les questionnaires les plus clairs possible et les plus adaptés à la diversité des situations individuelles. Ils ont ainsi permis de réaliser l’enquête réelle dans les meilleures conditions.
En particulier, un test pilote, pour tester l’ensemble du dispositif dans les conditions de l’enquête cible, a eu lieu à l’automne 2023 pour le volet « Structures » et au printemps 2024 pour le volet « Individus ».
Une enquête conçue avec les différents acteurs
L’ensemble des acteurs de la lutte contre la grande précarité (Ministère du Logement, secteur associatif, CCAS, SIAO, opérateurs, etc.), ainsi que les chercheurs et les administrations travaillant sur cette thématique sont parties prenantes de la conception et de la mise en œuvre de l’enquête. Leur rôle est déterminant.
Les questionnaires de l’enquête sont élaborés en partenariat étroit avec ces différents acteurs, réunies au sein d’un comité scientifique. Les associations et CCAS ont participé aux tests préalables, aidant à la définition d’un protocole de collecte adapté à la fois au fonctionnement des services d’aide et aux exigences méthodologiques de la statistique publique. Ces tests ont aussi permis de recueillir l’avis des personnes sans domicile elles-mêmes sur le contenu du questionnaire.
Les salarié.e.s et bénévoles des services d’aide participent également à l’enquête préalable sur l’activité de leur structure et appuient les enquêteurs et enquêtrices de l’Insee pour les entretiens auprès des personnes sans domicile usagères de leur structure. Grâce au lien de confiance qu’ils ont tissé avec les personnes accueillies dans les structures, ils sont un relais déterminant auprès des personnes enquêtées.
Au-delà de la participation générale des acteurs, des partenariats spécifiques ont été noués avec différentes structures, notamment avec la Délégation Interministérielle à l’Accès à l’Hébergement et au Logement (Dihal), Santé Publique France, l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale (Unccas), la Fédération des Acteurs de la Solidarité et le Samu Social de Paris, Solinum, ainsi qu’avec plusieurs autres associations de lutte contre la grande précarité (notamment les Restos du Cœur, la Fédération Française des Banques Alimentaires, Emmaüs Solidarités, la Fédération Nationale des Samus Sociaux, Alynéa, la Croix Rouge, le Secours Catholique, la Fondation Armée du Salut, l’Ordre de Malte, la Société Saint-Vincent de Paul, le Groupe SOS Solidarités, Aurore, la Protection Civile, CNDH Romeurope, Médecins du Monde, ACINA...).
Vous êtes susceptible de répondre à l’enquête ?
Parce que chaque situation compte, votre réponse est essentielle
Vous êtes responsable d’un service d’aide aux personnes sans domicile ? Quelle que soit la situation ou l’activité de votre structure, votre réponse à l’enquête est primordiale pour que la diversité des situations soit prise en compte. C’est une première étape essentielle pour préparer les entretiens.
Vous avez été sollicité personnellement pour répondre à l’enquête ? Quelle que soit votre situation personnelle, votre réponse est essentielle pour permettre une meilleure connaissance de la situation des personnes fréquentant les services d’aide.
Vos données sont anonymes, vos réponses protégées
Cette enquête est reconnue d’intérêt général et de qualité statistique. La collecte de cette enquête est placée sous la responsabilité de la Drees et de l’Insee. Le secret statistique garantit la confidentialité de vos réponses. Vos données sont protégées : elles sont utilisées uniquement à des fins d’études statistiques.
Documents de présentation et d’information
Le flyer de présentation et le flyer RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) de l’étude sont disponibles en français et dans 21 autres langues.
Documents for the study of people using support services are available in French and 21 other languages.
Moisy, M. (2015, septembre). Le recours aux soins des sans-domicile : neuf sur dix ont consulté un médecin en 2012. DREES, Études et résultats, 933.
Moisy, M. (2015, septembre). Problèmes dentaires, tabac, dépression : la santé précaire des sans-domicile . DREES, Études et résultats, 932.
Legal, A. (2015, juillet). Le recours aux prestations et services de protection sociale des personnes sans domicile. In Lelièvre, M. (dir.), Arnold, C., Calvo, M., et al. Minima sociaux et prestations sociales. Ménages aux revenus modestes et redistribution – Édition 2015. Paris, France : DREES, coll. Études et statistiques, p. 31 à 49.
Monrose, M. (2004, mai). Les contacts familiaux et amicaux des personnes sans domicile . DREES, Études et résultats, 311.
Avenel, M., Damon, J. (2003, décembre). Les contacts avec les intervenants sociaux des sans-domicile usagers des services d'hébergement et de distribution de repas chauds - Quel recours aux institutions, aux prestations et aux professionnels des secteurs sanitaire et social ? DREES, Études et résultats, 277.
L’Insee et la DREES sont responsables conjoints des opérations de traitement visant à la mise en œuvre de l’enquête auprès des personnes fréquentant les services d’aide, dite « enquête Sans Domicile 2025 ».
Les opérations de traitement relatives à l’étude auprès des personnes fréquentant des services d’aide ont comme fondement la mission d’intérêt public poursuivie par la DREES et par l’Insee – 1.e) de l’article 6 du RGPD.
Vu l'avis favorable du Conseil national de l'information statistique, cette enquête est reconnue d'intérêt général et de qualité statistique, en application de la loi n° 51-711 du 7 juin 1951 sur l'obligation, la coordination et le secret en matière de statistiques. Elle a obtenu le visa n° 2025X706SA du Ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, valable pour l’année 2025 - Arrêté en date du 23 décembre 2024.
Les réponses à ce questionnaire sont protégées par le secret statistique et destinées à la DREES et à l’Insee, responsables conjoints de traitement.
Le règlement général 2016/679 du 27 avril 2016 sur la protection des données (RGPD) ainsi que la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés s'appliquent à la présente enquête.
Droits des personnes concernées
Conformément au règlement général sur la protection des données (RGPD) et à la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés (loi informatique et libertés), toute personne enquêtée dispose d’un droit d’accès, d’un droit de rectification de ses données à caractère personnel et d’un droit à la limitation du traitement la concernant.
Ces droits peuvent être exercés auprès de l’Insee (contact-rgpd@insee.fr ) ou de son délégué à la protection des données du Ministère l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique à Bercy (139 rue de Bercy, 75012 Paris).
Par ailleurs, toute personne ayant répondu peut saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), si elle considère que le traitement de données à caractère personnel la concernant par le responsable de traitement constitue une violation du RGPD et de la loi informatique et libertés.
Droits des personnes concernées pour l’appariement avec le SNDS et les post-enquêtes
Les personnes concernées peuvent également s’opposer au traitement des données complémentaires obtenues par appariement avec le SNDS (système national des données de santé) et à la réutilisation dans le cadre d’études ultérieures menées par d’autres chercheurs.
Ces droits peuvent être exercés auprès de l’Insee (contact-rgpd@insee.fr) ou de son délégué à la protection des données du Ministère l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique à Bercy (139 rue de Bercy, 75012 Paris).
Durée de conservation des données
Seuls la DREES et l’Insee sont destinataires des données d’identification (nom, prénom et coordonnées), ainsi que les Archives de France conformément aux dispositions de l’article L. 212-4 du code du patrimoine ; ces données seront conservées pendant 2 ans.
Les réponses à l’enquête, qui ne comportent pas d’information directement identifiante (nom, prénom, date ou lieu de naissance par exemple), ainsi que les données pseudonymisées obtenues par appariement avec des données du Système national des données de santé (SNDS), de l’état civil ou d’autres données administratives disponibles seront conservées pendant dix ans à compter de la fin de la collecte pour les besoins de l’enquête.
Elles seront ensuite versées aux Archives de France. À tout moment, leur usage et leur accès seront strictement contrôlés et limités à l'élaboration de statistiques ou à des travaux de recherche scientifique ou historique. Ces données pourront être réutilisées dans le cadre d’études ultérieures menées par d’autres chercheurs.